La Cour de cassation vient, pour la première fois, confirmer dans un arrĂŞt du 28 juin 2023 que l’accord exprès de l’employeur (et des salariĂ©s) Ă©tait nĂ©cessaire pour que l’expert-comptable, dĂ©signĂ© par le CSE dans le cadre de la consultation sur la politique sociale, puisse mener des auditions avec les salariĂ©s.
En l’espèce, le cabinet d’expert-comptable dĂ©signĂ© par le CSE souhaitait conduire des entretiens d’une durĂ©e d’1h30, avec 25 salariĂ©s, et un battement de 15 minutes entre chaque entretien.
Faisant suite Ă la contestation du coĂ»t prĂ©visionnel de l’expertise par le cabinet BertĂ© & AssociĂ©s, le Tribunal Judiciaire de Pointe-Ă -Pitre avait notamment considĂ©rĂ© que ces entretiens ne pouvaient ĂŞtre tenus sans l’accord de l’employeur.
En effet, le libre accès de l’expert-comptable Ă l’entreprise pour les besoins de sa mission ne s’apparente pas pour autant Ă un pouvoir d’audition ou d’interrogation du personnel, ni Ă un droit de visite impliquant Ă tout moment la libertĂ© de circuler dans les bureaux et/ou ateliers de l’entreprise
La Cour de cassation a confirmé cette analyse dans un attendu de principe :
« Il rĂ©sulte de ces dispositions que l’expert-comptable, dĂ©signĂ© dans le cadre de la consultation sur la politique sociale, les conditions de travail et l’emploi, s’il considère que l’audition de certains salariĂ©s de l’entreprise est utile Ă l’accomplissement de sa mission, ne peut y procĂ©der qu’Ă la condition d’obtenir l’accord exprès de l’employeur et des salariĂ©s concernĂ©s. »
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